Devons-nous (vraiment) être dominants ?

L’être humain a de toute évidence une influence sur les autres êtres vivants, qu’ils soient animaux ou végétaux, notamment en exploitant les terres agricoles, en modifiant les habitats naturels des animaux et végétaux, en modifiant le climat.

En influençant les autres être vivants, nous exerçons une forme de dominance. Mais pour ce qui concerne le nombre, nous représentons finalement une bien faible part de la biomasse présente sur terre. L’homme représente en effet seulement 0,01% des êtres vivants, alors que les végétaux représentent 82,5%.

Pourquoi avons-nous tant de mal à accorder de l’importance au monde végétal ?

Ces différences insurmontables

Notre plus grande incompréhension du monde végétal, selon Stefano Mancuso réside principalement dans le fait que les végétaux sont immobiles. Mais aussi que le monde végétal se nourrit sans bouche, voit sans oeil, entend sans oreille, se reproduit sans sexe… Peut-elle être intelligente sans cerveau ?

L’intelligence est la capacité d’adaptation au changement. Stephen Hawking

L’intelligence a été développée pour une plus grande capacité de survie et donc de perpétuation des gênes. Hors même si les végétaux ont beaucoup évolué et développé de nouvelles capacités depuis leur apparition il y a 500 millions d’années, les végétaux les plus primitifs continuent de se développer sur terre aujourd’hui. Finalement, avec le premier ancêtre lointain de l’homme apparu il y a 4 millions d’années, nous faisons partie des derniers arrivés, des petits jeunes de notre planète. Alors pourquoi l’homme a-t-il tant de mal à respecter le monde végétal ?

Nous pourrions peut-être bien apprendre beaucoup des végétaux. On a encore tellement à en découvrir. De plus, une grande partie de nos médicaments sont des molécules issues, ou tirées, de molécules d’origines végétales. Il est peut-être temps de stopper la disparition des espèces : c’est peut-être le remède pour la maladie de demain qui disparaît…

Grâce à la photosynthèse, les plantes n’ont pas besoin de nous pour se nourrir et se développer, ce qui n’est pas notre cas… Cela vaut bien un peu de considération non ? Avons-nous vraiment un intérêt à être dominant ?

Pourquoi sommes-nous dominants ?

L’homme est dominant sur tout ce qui l’entoure : le monde animal, le monde végétal, le monde minéral. D’après le livre le Bug humain de Sébastien Bohler, les 5 motivations secrètes de notre cerveau (la nourriture, le statut social, le sexe, le moindre effort, l’information) nous pousse à détruire notre planète et ses ressources, sans aucune considération pour ce qui nous entoure. En effet, ces 5 motivations indispensables il y a encore quelques années à notre survie, stimulent notre striatum en nous apportant des « doses » de plaisir. Notre système d’action influencé par le striatum nous a permis de prospérer et d’être ce que nous sommes aujourd’hui, avec toutes nos merveilleuses inventions, mais aussi nos pires.

Faut-il attendre que les ressources soient épuisées pour que l’homme se régule enfin, contre son gré ?

Homme dominant

Sommes-nous condamnés à détruire la terre ?

« Notre système de récompense ne s’active que si nous obtenons plus que ce que nous attendions ». Ainsi l’être humain veut toujours plus. Plus de nourriture, plus de sexe, plus de statut social, moins d’effort et beaucoup d’informations; bien que cela ne soit plus nécessaire à notre survie. Pire, en détruisant notre terre, cela menace la survie de notre espèce dans les années futures. Dans une société où tout va toujours trop vite (des supermarchés remplis, une industrie porno en ligne, des réseaux sociaux pour se comparer, tout à portée de main et rapidement grâce à internet, une profusion d’informations), comment réussir à duper notre striatum et songer au futur de notre planète, au futur de nos enfants, à notre futur ?

Dans son livre, Sébastien Bohler nous offre plusieurs pistes pour reprendre le contrôle de notre consommation. Nous avons le choix entre rester dépendant de notre striatum, mais réorganiser nos codes sociaux : une personne ne produisant pas de déchets, consommant le moins possible est mieux vu socialement, et a donc accès à un statut social plus important (les récompenses de notre cerveau demeurent un levier). Mais cela reste une situation bancale, il suffit que les codes sociaux changent. Ou nous pouvons apprendre à réorganiser le fonctionnement de notre cerveau. En apprenant la patience et la pleine conscience. Non, nous ne sommes pas obligés de donner tout à notre cerveau, tout de suite. Il faut pour cela encourager les actions dont les résultats ne sont pas immédiats. Et réaliser nos actions en toute conscience : être là, juste là. Vivre l’instant présent en étant ouvert à ses émotions, à ses sensations : le toujours plus, le trop, n’est ainsi plus nécessaire.

Sauvons la terre avec un potager

Et si semer un potager, aussi petit soit-il nous permettait en plus de tous ses bienfaits, de réorganiser notre cerveau pour sauver la planète? Semez votre potager, regardez vos plantes pousser, patiemment, puis activez votre striatum lors de la récolte ! Mangez alors votre récolte en toute conscience : profitez des couleurs du légume, des textures, des goûts, et du plaisir de consommer votre propre production !

Pour en savoir plus

L’intelligence des plantes, Stefano Mancuso
Le bug humain, Sébastien Bohler
Tout est là, juste là, Jeanne Siaud-Facchin

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
1 + 13 =