Le jardin Mandala en permaculture

Le Mandala est issu du bouddhisme. En sanscrit, langue autrefois parlée sur le sous-continent indien, mandala signifie cercle : il rassemble dans une limite donnée et de manière ordonnée tous les éléments du monde. Il n’est pas considéré comme une œuvre d’art, mais indique seulement une expérience qu’il s’agit de vivre. Il nous rappelle que chaque être, chaque particule a une influence sur l’univers. Alors pourquoi ne pas réaliser un jardin mandala comme lieu de production en permaculture (potager, jardin médicinal) ?

Considéré comme un havre de paix, un lieu intime, le jardin médieval était souvent réalisé en mandala. Il était constitué d’un cloître qui délimite le lieu, un centre unificateur (l’eau, évoquant la source de vie) et quatre allées qui représentent les quatre fleuves du paradis, du jardin d’Eden.

Les mandalas dans le monde

Le mandala bouddhiste

Le mandala représente le monde dans sa totalité, avec ce qu’il a de plus beau et ce qu’il a de plus repoussant. Chaque chose y a sa place de manière harmonieuse. Il inclus évidemment l’homme avec défauts, ses différences et ses tensions. En effet, notre part négative et sombre contribue à définir la personne que nous sommes aujourd’hui. Réaliser un mandala est avant tout une expérience de méditation et d’ouverture : être soit avec le monde et l’accepter comme un état instantané. C’est pourquoi il est parfois détruit après sa réalisation.

Les couleurs dans le mandala sont réparties en 5 familles qui représentent les cinq dimensions de l’être. Le bleu représente l’eau et la sagesse. Le jaune exprime la terre nourricière et le détachement affectif. Le rouge incarne le feu et la sagesse du cœur. Le vert représente le vent et l’action parfaite (sans cesse renouvelée). Le blanc est associé à Bouddha. C’est l’espace primordial, celui qui permet d’accommoder le tout.

Les mandalas sont généralement construits dans des cercles de protection : pour y entrer il convient de se confronter à soi-même. Le lotus, une fleur blanche qui s’épanouit de la boue, prend place au centre du mandala car c’est l’endroit le plus pur.

Pour en savoir plus : Mandalas Retrouver l’unité du monde, Fabrice Midal

Les autres modèles de mandala

Les éléments construits comme des mandalas (une structure limitée unifiée autour d’un centre) se retrouvent dans l’architecture, l’art, mais également dans les phénomènes physiques et les éléments naturels.

On retrouve par exemple cette organisation dans les vitraux en rosaces des cathédrales, mais aussi dans l’organisation de la mosquée bleue. La construction des labyrinthes respecte également ce principe. De nombreux phénomènes physiques présentent ces particularités : la diffusion des ondes sonores ou des vaguelettes provoquées par le contact d’une goutte d’eau, les flocons de neige. Dans la biologie, on retrouve cette organisation dans l’observation de l’œil, des toiles d’araignées, ou des fleurs par exemple.

Pour en savoir plus : Mandala, Voyage vers le centre, Bailey Cunningham

Le jardin mandala en permaculture

Jardin mandala : notre place dans le monde

La méditation de pleine conscience n’est pas religieuse, chacun peut la pratiquer à sa manière notamment en jardinant. Entrer en contact avec la terre nous connecte avec notre environnement et le caractère circulaire de la vie. La permaculture permet de traverser les cycles et les saisons tout en restant ouvert au changement. On développe ainsi une profonde confiance dans le processus de renouveau constant : semer des graines qui redeviennent des graines. Dans un jardin mandala en permaculture, l’homme s’unifie à tout ce qui l’entoure. Chaque élément est une entité active de l’univers dont nous pouvons tenir compte.

En permaculture, le jardinier doit prendre en compte son jardin dans son ensemble, le bon comme le mauvais. Il tente ainsi de trouver un équilibre à un moment donné pour récolter malgré les ravageurs ou les aléas climatiques. Cet équilibre est tout le temps remis en question. Chaque jour, le jardinier apprend à tenir compte de la nature comme un tout dont lui et ses actions font partie. Il s’agit de mieux approcher les choses pour tenter de trouver une harmonie entre les éléments tout en en progressant chaque jour. C’est pourquoi on peut considérer le jardinage en permaculture comme un mandala intérieur. Il est ensuite symbolique de le concrétiser avec l’implantation de ses plantations.

Jardin mandala : application des principes de la permaculture

La structure du potager ou du jardin en mandala facilite l’application de certains principes chers à la permaculture. Son organisation morcelée encourage et favorise la diversité des cultures. C’est également un lieu privilégié pour l’observation des éléments au gré du parcours. De plus, les cheminements sont clairement établis. Ils sont isolés des bandes de culture et évitent ainsi leur piétinement. Associé à un paillage équilibré, vous développez activement un sol vivant.

Un potager ou un jardin mandala est particulièrement esthétique grâce à son espace organisé. Il nécessite cependant du temps et de l’énergie pour le concevoir la première année.

Plongez-vous dans notre guide bien-être si vous souhaitez réaliser un jardin mandala avec des plantes médicinales construit en fonction de l’énergétique des plantes.

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